La Belgique loupe son objectif d’éradication de l’hépatite C

Une coalition d’experts se livre à des recommandations

  • La Belgique est loin d’avoir atteint l’objectif OMS visant à éradiquer l’hépatite virale à l’horizon 2030. L'attribution du prix Nobel de médecine aux découvreurs du virus le de l'hépatite C (VHC) souligne toutefois son importance.
  • A dix ans de la date butoir, une coalition d’experts de la coalition belge contre le VHC a calculé que nous devons traiter chaque année 1.200 patients. Ces experts ont également formulé des recommandations de politique visant à atteindre l’objectif.

A l’horizon 2030, l’hépatite virale appartiendra au passé. C’est quoi qu’il en soit ce que notre pays, aux côtés de l’ensemble des Etats membres de l’UE, avait promis en 2016 devant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La réalité est tout autre. Quatre ans après la date, les démarches entreprises dans notre pays en direction de l’éradication de l’hépatite virale s’avèrent insuffisantes. La Belgique compte encore et toujours parmi le groupe de pays en queue de peloton. Plus fort encore: à politique inchangée, notre pays ne parviendra même pas à réaliser l’objectif OMS à l’horizon 2050. 

Briser la chaîne
Au cours des dix prochaines années, notre pays devra donc combler un retard conséquent. En effet, l’hépatite virale n’est pas innocente. L’hépatite C surtout cause d’importants dégâts. Dans notre pays, selon les calculs de la coalition belge contre le VHC, 18 000 personnes sont atteintes par l’hépatite C en Belgique et pas moins de 300 patients décéderaient chaque année des suites de leur contamination. 

Dr. Jean-Pierre Mulkay, gastro-entérologue au CHU Saint-Pierre et porte-parole de la coalition contre le VHC, regrette ces chiffres : «Etant donné que les porteurs du virus demeurent parfois asymptomatiques pendant longtemps, ils contaminent souvent des gens de leur environnement par contact intersanguin. C’est précisément cette chaîne de contamination que nous devons rompre. Tant que nous n’y parvenons pas, nous ne parviendrons pas à mettre un terme aux risques pour le patient même, pour la santé publique et pour le budget des soins de santé. D'autre part, nous disposons d'un traitement très efficace et bien toléré, qui qui offre une chance de guérison de plus de 95%».

Une concertation issue de la coalition
Chaque année, 1 200 personnes devraient être traitées en Belgique, selon les calculs de la coalition belge contre le VHC (dont vous trouverez la composition complète ci-dessous). Cette coalition a formulé des recommandations de politique essentielles pour remettre la Belgique sur la bonne voie. « En raison de la nature latente de l’hépatite C et du fait qu’elle touche les groupes plus fragiles, un bon suivi revêt une importance cruciale. Pour cela, une approche correctement coordonnée au niveau national s’impose, car des demi-mesures auront autant d’effet que des coups d’épée dans l’eau », souligne dr. Jean-Pierre Mulkay. Et ce dernier d’ajouter : « L’importance d’une stratégie globale et multidisciplinaire, allant de la prévention au traitement et au suivi, transparaît clairement dans nos recommandations ». 

Dans les recommandations de politique, une attention particulière est portée aux différents points aveugles de la politique actuelle. Ceux-ci sont imputables à un manque de coordination des soins de santé, mais aussi aux compétences fragmentées dans notre pays. Tandis que la prévention repose sur les épaules des communautés, le traitement de l’hépatite C est une compétence du SPF Santé Publique. Un prisonnier doit quant à lui faire appel aux services du SPF Justice. Selon dr. Mulkay, le rôle de cette inefficacité ne peut pas être sous-estimé: « L’hépatite C prospère en marge de la société. Il est frappant de constater que ce sont précisément ces gens qui passent au travers des mailles du filet ».

Table ronde
Le 9 octobre, la coalition organise une table ronde visant à entamer un dialogue avec les principaux acteurs sur le terrain au sujet de l’actuelle politique en matière d’hépatite et les recommandations de la coalition d’experts. Les décideurs politiques et autres intéressés ont pu prendre part virtuellement à la table ronde traitant du document de vision « Une Belgique sans hépatite à l’horizon 2030 ». Durant une phase suivante, la coalition partagera ses recommandations de politique avec les ministres compétents et autres décideurs politiques. De la sorte, la coalition s’efforce de replacer l’éradication de l’hépatite parmi les priorités à l’ordre du jour. 

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Dr. Mulkay est disponible pour des interviews. Vous pouvez contacter le contact presse:
                        
Ismail Eddegdag                        
[email protected]                    
+32 48 478 10 33    

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Pièce jointe
Document de vision «La Belgique sans hépatite à l’horizon 2030»

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A propos de la coalition VHC
La coalition VHC regroupe les experts suivants: Dr. Dirk Avonts (Domus Medica), Dr. Stefan Bourgeois (ZNA), Drs. Dana Busschots  (Ziekenhuis Oost-Limburg, UHasselt), Dr. Christian Brixko (CHR de la Citadelle et service médical pénitentiaire), Dr. Pierre Deltenre (Clinique Saint-Luc Bouge), Dr. Françoise Desselle (CHC - Siège social), Dr. Anja Geerts (UZ Gent), Dr. Frans Govaerts (Domus Medica), Dr. Luc Lasser (CHU Brugmann), Griet Maertens (Free Clinic Antwerpen), Dr. Lise Meunier (CHU Saint-Pierre), Dr. Christophe Moreno (Hôpital Universitaire Erasme), Dr. Jean-Pierre Mulkay (CHU Saint-Pierre), Dr. Frederik Nevens (UZ Leuven), Dr. Geert Robaeys (Ziekenhuis Oost-Limburg, UHasselt, UZ Leuven), Dr. Pierre Van Damme (Universiteit Antwerpen), Dr. Roel Van Giel (Domus Medica), Dr. Thomas Vanwolleghem (UZ Antwerpen), Dr. Wim Verlinden (AZ Nikolaas), Tessa Windelinckx (Free Clinic Antwerpen). La coalition VHC fonctionne de manière totalement indépendante, mais est soutenue par AbbVie Belux et Gilead Sciences Belux.
 

Document de vision 'La Belgique sans hépatite à l’horizon 2030' FR.pdf

PDF - 861 Kb

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